L'IFFS (Fédération Internationale
des Sociétés de Fertilité) a parmi ses objectifs de
"contribuer à standardiser les terminologies et à évaluer
les moyens diagnostiques et thérapeutiques dans le domaine de la
procréation humaine ". Les techniques de Procréation
Médicalement Assistée (PMA) ont soulevé de nouvelles
questions qui ont été abordées de façons très
différentes selon les pays, en fonction de la culture, de la religion
ou de la politique de santé. De nombreux pays ont établi
des lois ou une réglementation et beaucoup d'autres sont sur le
point de le faire. En publiant ce "consensus" sur un certain
nombre de questions éthiques concernant la PMA, l'IFFS désire
officialiser la parole des professionnels.
Textes préparés par :
P. BARRI - Espagne, J. COHEN - France, L. HAMBURGER
- Suède, A. HANDYSIDE - Royaume-Uni, J. MANDELBAUM - France, D.
ROYÈRE - France, J. SCHENKER - Israèl, R. SCHOYSMAN - Belgique,
A. SPEIRS - Australie, A. VAN STEIRTEGHEM - Belgique, G.H. ZEILMAKER -
Pays Bas
Il a fait l'objet de discussions au cours des
réunions de Vienne et Bruxelles (1995) avec la participation de
:
J. BELAISCH-ALLART (France), B. BODNAR (Hongrie),
K. DIEDRICH (Allemagne), H. JONES (USA), J. NISKER (Canada), G. PALERMO
(USA), M. PLACHOT (France), SOON CHYE NG (Singapour), M. SZAMATOWICZ (Pologne),
B. TARLATZIS (Grèce), WICZYK (USA), M. WIKLAND (Suède)
Il a été approuvé par le
Comité Excutif de l'IFFS à Montpellier (France) le 22 Septembre
1995.
Il a été mis à jour en
1998 par:
P. BARRI (Espagne), B. HÉDON (France),
D. ROYÈRE (France) et A. SPEIRS (Australie)
Responsables des traductions:
S. DAYA (anglais), B. HÉDON (français),
A. PELLICER (espagnol).
INTRODUCTION
Le Consensus International adopté par l'IFFS
a pour objet de faire le point sur les techniques modernes de PMA, sur
les raisons pour lesquelles elles ont été proposées,
sur les conditions de leur pratique et sur leurs risques possibles.
Les médecins et biologistes qui proposent
ces nouvelles techniques aux couples infertiles partout dans le monde sont
conscients qu'elles doivent être considérées comme
un bouleversement des habitudes et que, dans le cas du don de gamète,
elles changent radicalement le concept de la famille légitime. Chaque
pays a réagi à cela et parfois même légiféré
selon ses habitudes, croyances et en fonction de son opinion publique.
Ce Consensus doit permettre à chacun d'indiquer à son propre
gouvernement ce qui est universellement admis comme étant le plus
utile et le moins dommageable pour les couples infertiles.
Les couples doivent être bien informés
des avantages et inconvénients des techniques qui leur sont proposées.
Ce Consensus leur permettra d'avoir cette information de façon objective.
LA STIMULATION OVARIENNE
Contexte
L'utilisation du cycle spontané a été
abandonnée pour la Fécondation In Vitro (FIV) dès
qu'il a été démontré que l'usage du citrate
de clomifène et/ou des gonadotrophines réduit le taux d'annulation
de cycle et augmente les chances de grossesse.
L'introduction d'un traitement par agoniste de
la GnRH avant la stimulation ovarienne s'est avérée efficace
avec divers types de protocoles (ultracourt, court et long). Des agonistes
à demi-vie courte et à libération prolongée
ont été utilisés. Plus récemment, les antagonistes
ont été utilisés avec succès. Le cycle naturel
peut cependant être utilisé en cas de transfert d'embryons
après décongélation chez des patientes sans anomalie
hormonale.
Les indications médicales
Des traitements utilisant des gonadotrophines
pour induire une croissance folliculaire et une ovulation ont été
utilisés chez des femmes anovulatoires (groupe 1 de l'OMS) depuis
le début des années soixante. Les mêmes gonadotrophines
sont utilisées chez des femmes ayant des cycles normaux dans un
but de stimulation ovarienne pour fécondation in vitro. Du fait
que les gonadotrophines endogènes de ces patientes peuvent interférer
avec les gonadotrophines exogènes qui leur sont données,
il y a un risque de lutéinisation et de rupture folliculaire prématurée.
Ces problèmes sont principalement dus à l'action de la LH.
C'est pourquoi de nouvelles gonadotrophines urinaires purifiées
en FSH et comportant peu ou pas d'activité LH ont été
développées de même que des FSH obtenues par recombinaison
génétique. Un autre moyen est d'utiliser un agoniste ou un
antagoniste de la GnRH. Pour le déclenchement de la maturation finale
de l'ovocyte avant son recueil, hCG (ou LH recombinante) sont utilisés
à des doses variables. La pureté croissante des gonadotrophines
disponibles a rendu l'administration sous-cutanée possible sans
provoquer de réaction locale. Ceci augmente les possibilités
d'auto-administration.
Les protocoles de stimulation hormonale utilisés pendant la phase
folliculaire demandent généralement un soutien au cours de
la phase lutéale qui peut être donné sous la forme
d'injections répétées d'hCG ou d'apport supplémentaire
de progestérone.
Résultats et Risques
L'usage de gonadotrophines exogènes a abaissé
le taux d'annulation de cycle, augmenté le recueil d'ovocytes matures
conduisant à un plus grand nombre d'embryons de bonne qualité
tant pour transfert que pour congélation et donc contribué
à un meilleur taux de grossesse. Le transfert de plusieurs embryons
lors d'un même cycle aboutit à un risque de grossesse multiple
plus élevé qu'après conception naturelle. Ceci contribue
à son tour à un taux augmenté d'accouchements prématurés,
avec risque de complication chez les nouveau-nés. De façon
à réduire le risque de ces complications graves de la FIVETE,
on ne devrait transférer que un ou deux embryons et les surnuméraires
devraient être congelés en vue de leur transfert ultérieur.
Si 3 embryons ou plus sont découverts dans la cavité utérine
lors de l'examen ultrasonore de début de grossesse, il est nécessaire
que le couple soit informé des risques de cette grossesse multiple
et des possibilités de réduction embryonnaire. Il semble
que les réductions embryonnaires faites au-delà de la 10ème
semaine de grossesse comportent plus de risques de complications que les
réductions embryonnaires faites plus tôt. Le taux d'avortement
spontané ne parait pas augmenté, alors que le taux de grossesse
extra-utérine est augmenté, très probablement dû
au fait qu'une majorité de patientes ayant recours à la FIVETE
ont des facteurs prédisposant au risque de grossesse extra-utérine.
La plupart des grossesses multiples sont dues
aux stimulations ovariennes associées ou non à une insémination
intra-utérine.
De façon à réduire le risque
de grossesse multiple, il est conseillé :
1 - d'utiliser pour l'induction de l'ovulation
des protocoles utilisant de faibles doses,
2 - de diminuer le nombre d'embryons transférés
de 3 à 2 ou même 1 en fonction de divers facteurs
i) la qualité de l'embryon
ii) l'âge de la femme
iii) le nombre d'ovocytes
iv) la qualité du sperme
v) le taux de fécondation
vi) les résultats globaux du laboratoire de biologie de la reproduction.
Le syndrome d'hyperstimulation ovarienne (SHSO)
est une autre complication grave qui semble être devenue plus fréquente
depuis que les agonistes de la GnRH sont utilisés en association
avec la stimulation par gonadotrophines. Le désir d'obtenir plus
d'ovocytes matures que possible tout en diminuant l'importance de la surveillance
a conduit à la mise en évidence de facteurs de risque : hyperandrogénisme,
signe échographique du " collier ", caractéristique
des ovaires polykystiques etc.
L'utilisation de mesures préventives (protocoles
à faibles doses, suppression de l'hCG comme supplémentation
en phase lutéale, etc.) et l'intervention précoce avec de
l'albumine et l'aspiration du liquide péritonéal ont diminué
considérablement les risques les plus graves mettant en danger la
vie.
Recommandations
1. Le protocole de stimulation de l'ovulation
doit être personnalisé en fonction de la patiente et de la
technique utilisée. Tous les efforts doivent être faits pour
diminuer le risque de complications en rapport avec le traitement.
2. La surveillance par échographie et dosages d'oestradiol permet
d'optimaliser la stimulation et de diminuer les risques de voir se développer
un syndrome d'hyperstimulation.
3. Le soutien lutéal n'est obligatoire que lorsque des analogues
de la GnRH sont utilisés. Il peut être réalisé
par l'apport de progestérone ou d'hCG pendant les 2 semaines qui
suivent la ponction folliculaire.
4. En règle générale, on ne devrait pas transférer
plus de 2 embryons chez les femmes jeunes, et les embryons surnuméraires
de bonne qualité devraient être cryoconservés.
5. On devrait éviter autant que possible la survenue d'une grossesse
multiple. Pour les grossesses triples ou plus, en fonction de la loi propre
à chaque pays, une réduction embryonnaire devrait être
envisagée après information complète du couple.
Risque de cancer de l'ovaire et utilisation
de traitements contre la stérilité
Il est bien admis que le risque de cancer de l'ovaire
est dépendant d'un certain nombre de facteurs bien identifiés
tels que la parité et l'utilisation de pilules contraceptives qui
sont bien connus pour avoir un effet protecteur. Les effets de la stérilité
et de ses traitements sont beaucoup plus incertains.
Ces dernières années, quelques publications
ont conclu à l'augmentation du risque de cancer de l'ovaire, alors
que d'autres ont abouti à une conclusion contraire.
D'après les résultats publiés
dans ces études, il n'est pas possible de dire si l'augmentation
du risque de cancer de l'ovaire est due à la stérilité
elle-même, à un certain type de stérilité ou
à l'usage des traitements (divers médicaments ayant des modes
d'action différents), à un biais diagnostique (les patientes
infertiles sont plus suivies) ou même au hasard.
Des études plus précises comportant
des informations sur les caractéristiques des patientes, le type
de stérilité, l'usage de traitements avec détails
sur les doses utilisées, l'histologie, l'extension et le grade du
cancer de l'ovaire sont nécessaires.
En attendant, il est important que les patientes
qui ont reçu des médicaments pour leur stérilité
puissent être rassurées. Les médecins doivent vérifier
l'état des ovaires avant de prescrire des traitements. Ils doivent
informer les patientes et garder un dossier précis de leurs prescriptions
dans le but de futures études rétrospectives.
LES TECHNIQUES DE REPRODUCTION
ASSISTEE
L'avènement des nouvelles techniques de
reproduction assistée s'accompagne aussi de responsabilités
importantes pour les scientifiques qui doivent non seulement définir
les indications pour chacune de ces techniques, en pesant bien les risques
et les bénéfices, mais aussi s'assurer que toutes ces techniques
sont éthiquement acceptables et ont pour seul but le traitement
de l'infécondité humaine.
L'insémination artificielle
L'insémination artificielle est une des
techniques les plus courantes dans les centres de traitement de la stérilité.
En fonction de l'origine du sperme, il y a 2 types d'insémination
artificielle : l'insémination artificielle avec sperme du conjoint
(IAC) et l'IAD
La technique consiste à déposer
à l'intérieur du vagin, du col utérin ou de la cavité
utérine un peu de sperme, ou du sperme préparé au
laboratoire par technique de centrifugation-lavage ou par filtration sur
gradient de Percoll.
a) Indications
Les indications les plus courantes du recours à l'insémination
artificielle sont :
• impossibilité d'une éjaculation normale (impuissance psychogène
ou organique; hypospadias sévère; éjaculation rétrograde;
vaginisme),
• conservation du sperme en cas de traitement anticancéreux et avant
vasectomie,
• infertilité inexpliquée,
• facteur masculin anormal tel que anomalie du nombre de spermatozoïdes
(oligospermie), de leur mobilité (asthénospermie) ou de leur
morphologie (tératospermie). Un seuil de au moins 1 million de spermatozoïdes
mobiles parait être nécessaire,
• facteur cervical défavorable qui n'arrive pas à être
corrigé par le traitement médical.
b) Avantages
La majorité des inséminations artificielles avec le sperme
du conjoint sont faites en intra utérin (IUI). Elles sont simples
à réaliser et de ce fait sont facilement répétables.
L'efficacité des inséminations artificielles
intra-utérines est variable, mais grâce à la possibilité
de les répéter, le taux cumulatif de grossesse après
3 cycles d'IUI est habituellement supérieur au taux de grossesse
spontanée que peuvent espérer ces mêmes couples pendant
la même période.
c) Inconvénients
Un des inconvénients de cette technique est la grande variabilité
de son efficacité en fonction des différentes indications.
Il ne faut pas oublier les risques qui découlent
de l'usage de la stimulation de l'ovulation nécessaire à
l'obtention d'un taux de grossesse satisfaisant. Le traitement nécessite
un monitorage soigneux afin de prévenir les risques d'hyperstimulation
et/ou de grossesse multiple.
d) Ethique
On peut considérer cette technique comme éthiquement
acceptable s'il y a une indication médicale à avoir recours
à l'insémination artificielle et si l'évaluation individuelle
du couple permet de conclure à une plus grande chance de grossesse
avec cette technique qu'avec celle des rapports programmés.
Fécondation in vitro et transfert d'embryons
(FIVETE)
La technique de fécondation in vitro (FIV)
consiste à faire réaliser la fusion de l'oeuf et du spermatozoïde
au laboratoire plutôt qu'à l'intérieur de la trompe
de Fallope de la patiente. Grâce à cette technique, il y a
maintenant des dizaines de milliers d'enfants qui sont nés de par
le monde.
La technique de FIV implique une stimulation de
l'ovulation de façon à obtenir plusieurs ovocytes qui conduiront
à l'obtention de plusieurs embryons qui donneront un meilleur taux
de grossesse. La réponse à la stimulation est contrôlée
par une série de dosages d'oestradiol plasmatique et par la mesure
échographique de la croissance folliculaire. Au moment opportun,
les ovaires sont ponctionnés afin d'en aspirer le contenu et en
obtenir des ovocytes. Ces ovocytes sont incubés avec des spermatozoïdes
du conjoint capacités de façon adéquate et si la fécondation
a lieu dans les 48 heures qui suivent, les embryons obtenus sont déposés
dans la cavité utérine entre 2 et 6 jours après la
ponction, de façon à ce que l'implantation puisse se faire
les jours suivants.
L'efficacité de la FIV est grande et approximativement
une femme sur 4 ou 5 qui font une tentative devient enceinte. La FIV est
le traitement de médecine de la reproduction qui conduit au plus
fort taux de réussite par tentative, se rapprochant du taux de grossesse
naturel qui se produit chez les couples fertiles.
Indications
L'indication initiale de la FIV est la stérilité
tubaire irréversible qui résulte d'un processus inflammatoire
ou d'une intervention chirurgicale antérieure. Cependant, ces dernières
années, le traitement par fécondation in vitro des infécondités
d'origine masculine est devenu de plus en plus courant et dans de nombreux
programmes de fécondation in vitro est même devenu la principale
indication du recours à la FIV.
Il y a d'autres indications telles que la stérilité
inexpliquée, l'endométriose et la stérilité
de cause immunologique qui peuvent aussi tirer bénéfice de
ces applications de la technique de FIV.
Les techniques dérivées de la
FIV
Pour les patientes dont les trompes sont normales,
il a été recommandé de réaliser le transfert
des gamètes dans la trompe (GIFT), et de même pour les zygotes
(ZIFT) ou les embryons (TET). Le GIFT permet d'obtenir de meilleurs taux
de grossesses que la FIV mais présente l'inconvénient de
ne pas démontrer la fécondance des gamètes.
Pour ce qui est du ZIFT et du TET, ils sont habituellement
appliqués aux infertilités de cause masculine, immunologiques
ou inexpliquées et nécessitent qu'au moins une trompe soit
normale. Il est possible d'accéder à cette trompe par coelioscopie
ou cathétérisme rétrograde via le col utérin.
Bien qu'il semble que le transfert de zygotes ou d'embryons dans la trompe
permet d'obtenir un meilleur taux de grossesse que par FIV classique, il
n'y a pas d'étude prospective multicentrique randomisée qui
le démontre formellement.
Avantages de la FIV
Grâce à son efficacité, la
technique de FIV présente l'avantage majeur d'apporter des bénéfices
très supérieurs aux risques théoriques tant pour le
couple que pour l'enfant à naître. De plus, la FIV a une capacité
diagnostique qui fait que beaucoup de cycles de FIV ont un double but,
à la fois diagnostique et thérapeutique.
Enfin, la reproductibilité de la FIV permet
à différentes équipes de par le monde d'obtenir des
résultats identiques.
Inconvénients
Les réserves qui doivent être faites
par rapport aux techniques de FIV sont de 2 ordres. D'un côté
il y a des raisonnements théoriques tels que la séparation
entre procréation et union sexuelle, et l'absence de risque mettant
en jeu la vie qui puisse justifier la mise en oeuvre de la FIV ou des autres
techniques de reproduction assistée. De la même manière,
il serait faux d'ignorer que ces techniques coûtent cher, ou d'oublier
qu'elles ne font que court-circuiter le problème sans le résoudre
définitivement.
D'un autre côté, il y a des inconvénients
spécifiques à la FIV tels que le risque d'hyperstimulation
ovarienne et la nécessité de limiter le nombre d'embryons
à transférer de façon à éviter un risque
trop grand de grossesse multiple, d'où l'accumulation possible d'embryons
congelés avec les responsabilités que cela signifie tant
pour les médecins que pour les patients.
Ethique
Nous croyons que tant que la FIV est appliquée
pour augmenter les chances d'avoir une grossesse pour un couple infertile,
cette technique est éthiquement acceptable. Si les indications médicales
sont respectées, si le nombre d'embryons transférés
est limité à trois et s'il y a des possibilités efficaces
de congélation de façon à préserver les embryons
surnuméraires, la technique de FIV peut être acceptée.
Bien que les techniques de reproduction assistée
soient susceptibles de toucher l'intimité sexuelle du couple, si
elles sont considérées comme des actes thérapeutiques
destinés à lutter contre la maladie de l'infertilité
humaine, nous devons reconnaître leur intérêt, éviter
les dérives et toujours respecter la dignité de l'être
humain.
Injection intracytoplasmique de spermatozoïdes
(ICSI) provenant de sperme éjaculé, épididymaire ou
testiculaire
Contexte
Ces 20 dernières années, la FIV
s'est révélée efficace pour le traitement de stérilités
en rapport avec une pathologie tubaire, de cause masculine ou inexpliquée.
Il est un fait bien admis que les résultats de la FIV en stérilité
masculine ne sont pas aussi bons que chez des patients dont les paramètres
spermatiques sont normaux. Seulement 20 à 30% des ovocytes inséminés
sont fécondés ce qui est nettement inférieur au taux
de fécondation de 60 à 70% constaté chez les patientes
dont la stérilité est de cause tubaire. Une absence de fécondation
se produit dans environ un tiers des cycles. L'expérience de l'ensemble
des centres de traitement de la stérilité démontre
qu'il y a un certain nombre de patients dont la stérilité
est de cause masculine qui ne peuvent pas obtenir de résultat par
la FIV classique. De plus, un nombre important de couples ne peuvent pas
être retenus pour la FIV si le nombre de spermatozoïdes mobiles
et à morphologie normale utilisables pour insémination in
vitro est inférieur à un nombre seuil de l'ordre de 100.000.
Les 6 dernières années, les procédés
de fécondation assistée se sont développés
dans le but de franchir les obstacles qui barrent l'accès du spermatozoïde
au cytoplasme ovocytaire, c'est-à-dire la zone pellucide et la membrane
cytoplasmique.
Des fécondations réussies suivies de développement
embryonnaire, de grossesse et de naissance ont été obtenues
par la technique de dissection partielle de la pellucide (partial zona
dissection - PZD) et insémination sous-pellucide (subzonal insemination
- SUZI). En 1992, les premières grossesses et naissances obtenues
par une nouvelle technique de fécondation assistée - l'insémination
intra cytoplasmique (intracytoplasmic sperm injection - ICSI) ont été
rapportées. Les résultats de plusieurs centaines de cycles
de fécondation assistée par SUZI et ICSI et une évaluation
comparative de ces deux techniques sur cohortes ovocytaires de même
origine ont démontré que le taux de fécondation obtenu
par ICSI est significativement supérieur à celui obtenu par
SUZI, alors que le développement embryonnaire qui en résulte
est similaire pour les deux techniques. Le meilleur taux de fécondation
et le taux de division identique aboutissent à l'obtention d'un
plus grand nombre d'embryons à transférer après ICSI.
Des taux élevés d'implantation ont été obtenus.
A l'heure actuelle, la plupart des groupes ont adopté l'ICSI comme
seule technique de fécondation assistée.
Indications
L'ICSI peut être réalisée
avec du sperme frais ou ayant été congelé, provenant
d'un éjaculât, d'un prélèvement épididymaire
ou d'une biopsie testiculaire.
1 - Indications de l'ICSI avec sperme provenant
d'un éjaculât.
Stérilité masculine sévère
et échec de fécondation après fécondation in
vitro classique; nombre de spermatozoïdes dans éjaculât
trop faible pour envisager une fécondation in vitro classique
2 - Indications de l'ICSI avec sperme épididymaire.
Des spermatozoïdes épididymaires peuvent
être obtenus par aspiration microchirurgicale (MESA = Microsurgical
Epididymal Sperm Aspiration), ou par aspiration à l'aiguille, dans
les cas suivants :
• absence bilatérale congénitale
des déférents (ABCD),
• échec de vaso épididymostomie,
• échec de vasovasostomie,
• syndrome de Young,
• azoospermie consécutive à une réparation herniaire
bilatérale,
• obstruction des canaux éjaculateurs,
• anéjaculation consécutive à une atteinte de la moelle
épinière, à un diabète, une lymphadénectomie,...
• éjaculation rétrograde,
• dysfonction sexuelle,
• difficultés de masturbation lors de FIV.
3 - Indications de l'ICSI avec sperme testiculaire
Du sperme testiculaire peut être obtenu
à partir de biopsies, ou par aspiration à l'aiguille:
• dans tous les cas où le MESA est indiqué,
• fibrose cicatricielle étendue rendant impossible le MESA,
• anesthésie générale contre indiquée,
• hypoplasie des cellule germinales (hypospermatogénèse),
• aplasie des cellules germinales avec spermatogénèse focale
(syndrome des cellules de Sertoli isolées avec spermatogénèse
focale),
• nécrozoospermie.
Résultats
Les résultats de l'ICSI avec sperme éjaculé,
épididymaire ou testiculaire, en termes de fécondation, segmentation,
et d'implantation embryonnaire après transfert, peuvent être
considérés comme identiques aux résultats standards
de la fécondation in vitro chez des couples qui n'ont pas de problème
d'infertilité masculine. Le tableau suivant résume les résultats
de 4 années de pratique de l'ICSI (1991-1994) tels qu'ils ont été
rassemblés par le groupe d'experts de l'ESHRE. Les résultats
de la première enquête réalisée jusqu'au 31
décembre 1993 ont été publiés dans Human Reproduction
Update. Le rapport du groupe d'experts de l'ESHRE pour ce qui est de l'année
1994 doit être publié prochainement.
|
Ejaculé
|
Epididymaire
|
Testiculaire
|
Nombre de cycles |
13.178
|
539
|
193
|
Ovocytes inséminés |
111.291
|
5.744
|
2.057
|
% d'ovocytes intacts après ICSI |
90,3
|
91,9
|
89,6
|
% d'ovocytes intacts avec 2PN |
58,5
|
50,5
|
50,9
|
% d'embryons transférés ou congelés |
69,2
|
61,4
|
71,9
|
% de transferts embryonnaires |
91,1
|
93,3
|
87,6
|
% de BHCG positifs par cycle |
28,7
|
34,9
|
33,2
|
Recommandations
L'information des patients est essentielle quel
que soit le type d'Assistance Médicale à la Procréation.
Si l'ICSI doit être employée pour corriger l'infertilité,
les patients doivent être informés du caractère récent
de la technique et de ses nombreux aspects méconnus. Une évaluation
andrologique et génétique complète est importante
avant de réaliser une ICSI dans les cas où l'atteinte spermatique
est très sévère.
Il faut recommander aux couples d'avoir recours
au diagnostic prénatal et de participer au suivi prospectif des
enfants nés après ICSI. Bien que les résultats d'environ
500 caryotypes prénataux et le suivi prospectif de 750 enfants n'indique
pas d'augmentation de fréquence des caryotypes anormaux ni des malformations
congénitales majeures, il est important que les centres qui pratiquent
l'ICSI poursuivent attentivement ce suivi prospectif.
Remarques sur le contrôle de qualité
au sein des laboratoires de reproduction assistée
La présence de gamètes et d'embryons
humains au laboratoire nécessite l'adoption d'un Code de Bonnes
Pratiques, tel qu'il a été défini sur un plan international.
A côté de la mise en oeuvre de conditions optimales de culture,
les deux risques suivants doivent toujours être pris en compte :
1 - La transmission de maladies
Les sources d'infection peuvent être : le
sérum de la patiente, le sperme, ainsi que la hyaluronidase utilisée
pour l'ICSI. Les maladies les plus redoutées sont le SIDA, l'hépatite
B et C, ainsi que la syphilis. Le dépistage des 2 partenaires et
la prise de mesures appropriées au sein du laboratoire en éviteront
la transmission. L'utilisation de sérum de la patiente dans le milieu
de culture n'est désormais plus utile. Mais des liquides biologiques
à risque de transmission infectieux entrent au laboratoire. C'est
pourquoi le personnel devrait être vacciné contre l'hépatite
B et travailler en atmosphère protégée. Une contamination
d'une patiente à une autre peut se produire pendant le processus
de congélation quand les paillettes de sperme et d'embryons sont
remplies en les plongeant dans le milieu qui contient le sperme ou les
embryons de la patiente, qu'elles sont scellées puis immergées
dans l'azote liquide sans avoir été désinfectées
extérieurement.Le sperme conservé en vue d'un usage ultérieur
ne doit être mis en réserve qu'après dépistage
du patient et doit être stocké séparé des embryons.
Recommandations
Dépistage de la patiente et de son partenaire, travail sous
flux laminaire et vaccination du personnel, désinfection externe
des paillettes avant leur congélation, usage de hyaluronidase stérilisée
aux rayons gamma (depuis que la stérilisation par la chaleur ne
peut plus être recommandée par les autorités hospitalières,
c'est l'ionisation gamma qui doit être utilisée pour les pipettes
utilisées pour la FIV et l'ICSI.
2 - Erreurs d'identification
Tout le matériel provenant de la salle
d'opération, les boîtes de culture et les tubes de sperme
doivent porter le nom de la patiente (ainsi que sur le couvercle) et dans
l'incubateur les ovocytes et les tubes de préparation du sperme
doivent être conservés ensemble sur le même plateau
et contrôlés deux fois. Les pipettes utilisées pour
l'insémination doivent être jetables. Le transfert embryonnaire
doit être annoncé au laboratoire en indiquant clairement le
nom de la patiente.
Congélation du sperme
Historique
L'histoire de la congélation du sperme
commence avec la deuxième guerre mondiale. Quand les cliniciens
se sont rendus compte que certaines formes d'azoospermie ou d'oligospermie
très sévère ne pouvaient pas être améliorées
par le traitement médical, l'idée est venue de créer
des banques de sperme. Ceci a coïncidé avec la prise de conscience
éthique de la souffrance des couples infertiles, dont beaucoup sont
en rapport avec une cause masculine. Ces couples ont des valeurs qu'ils
désirent transmettre grâce à l'éducation d'un
enfant. Les premières banques de sperme créées l'ont
été dans le but unique de conserver du sperme de donneur.
Le sperme de donneur
Il n'a fallu que quelques années pour arriver
à un consensus général sur la technique de congélation
du sperme. Plusieurs milieux de protection contre le choc du froid ont
été essayés avant d'en retenir un qui contient du
glycérol, du blanc d'oeuf et d'autres composés, la dilution
du sperme ne devant pas dépasser 30%.
Le sperme est conservé dans des paillettes
de 0,5 ou 1 ml plongées dans l'azote liquide. La procédure
de conservation, tant pour la congélation que pour la décongélation,
est bien maîtrisée. Mais, l'efficacité du sperme qui
a été congelé est moins bonne, et le taux de grossesse
qui peut être obtenu est seulement la moitié de la normale.
Mais cet inconvénient est compensé par la sécurité
apportée grâce à la congélation et la mise en
réserve du sperme. Un minimum de 2 millions de spermatozoïdes
mobiles dans l'inséminat parait être une nécessité
raisonnable.
La sécurité de l'utilisation de
sperme congelé a été largement prouvée tant
par l'expérimentation que par l'expérience des vétérinaires
ainsi que par le nombre important d'enfants sains qui sont nés après
insémination. Quels que soient les risques supposés ils ont
été totalement éliminés par cette grande expérience.
Il n'en demeure pas moins qu'il y a des recommandations
indispensables. Elles concernent la santé du donneur et la nécessité
d'éliminer du don tous les donneurs porteurs de maladie vénérienne,
d'hépatite, ou, de façon plus récente, du virus HIV.
Le sperme du conjoint
Les médecins ayant recours aux banques
de sperme de donneur se sont vite rendus compte que la même banque
pouvait aussi être utile pour conserver du sperme du conjoint. En
effet, certains hommes souffrent d'impuissance mais peuvent parfaitement
produire un bon sperme recueilli par masturbation. De plus, du fait de
raisons psychologiques, il n'est pas toujours facile de faire le recueil
au bon moment du cycle. Le recours à la banque de sperme s'est révélé
utile. La technique a été ensuite étendue aux cas
particuliers où le mari est absent pour de longues périodes
pour raisons professionnelles, ainsi qu'à la préservation
de la fertilité avant une chirurgie testiculaire, une radio ou une
chimiothérapie, ou encore avant une stérilisation par vasectomie.
Il y a une littérature abondante sur les
résultats des inséminations selon qu'elles ont été
faites au cours d'un cycle spontané ou après induction de
l'ovulation.
Un des problèmes de la congélation
du sperme est la perte d'environ 20% de la mobilité après
décongélation, si bien que les éjaculats dont les
paramètres sémiologiques sont bas ne peuvent pas être
congelés. Cependant, les progrès récents réalisés
dans le domaine de la fécondation assistée (ICSI), qui permettent
d'utiliser des échantillons de sperme de très faible quantité,
a profondément modifié ces limitations et il est maintenant
possible d'offrir la possibilité de criopréservation de façon
plus fréquente.
Progrès récents dans la congélation
du sperme
Ces dernières années de nouvelles
techniques ont été développées, principalement
dans le domaine de la fécondation in vitro. Les techniques ont trait
à la possibilité de féconder les ovocytes avec un
nombre très faible de spermatozoïdes ainsi qu'avec des spermatozoïdes
recueillis au niveau de l'épididyme ou même du testicule lui-même.
L'immense intérêt que ces techniques ont soulevé s'est
accompagné de la possibilité de congeler certains des spermatozoïdes
recueillis de façon à éviter, en cas d'échec,
d'avoir à réopérer pour obtenir de nouveaux spermatozoïdes.
La quantité de spermatozoïdes épididymaires
ou testiculaires recueillis par prélèvement chirurgical est
bien sûr beaucoup plus faible que dans un éjaculât frais.
C'est pourquoi la technique classique de mélanger le sperme avec
le milieu de protection a dû être adaptée. Alors que
la congélation classique a l'inconvénient d'entraîner
une perte de mobilité de 20%, il a été démontré
qu'après décongélation de sperme épididymaire
la mobilité n'était pas nécessaire, bien que la vitalité
demeure un paramètre important. En effet, il suffit que les spermatozoïdes
aient été congelés à l'état vivant pour
qu'ils puissent être utilisés par microinjection après
décongélation (il est nécessaire que la vitalité
initiale dépasse 20%). La conservation de ce type de spermatozoïdes
est habituellement réalisée au sein de paillettes plus petites
que celles utilisées pour le sperme normal. La criopréservation
d'échantillons de biopsies testiculaires pour de futurs cycles d'ICSI
est une technique actuellement en développement.
Ce type de sperme ne peut être utilisé
que pour la micro insémination d'ovocytes recueillis dans le cadre
d'un programme de fécondation in vitro. Les premiers résultats
obtenus avec du sperme épididymaire ou testiculaire congelé
puis décongelé, sont rassurants du point de vue de la qualité
des grossesses obtenues, des enfants nés et du risque d'atteinte
génétique.
Conclusion
La congélation du sperme, aussi bien pour
des spermatozoïdes éjaculés que pour des spermatozoïdes
recueillis au niveau du tractus génital masculin, est une technique
sure qui s'est avérée être une aide valable en cas
de problème insoluble autrement. Le risque génétique
n'est pas connu et ne peut être totalement éliminé.
Les raisons médicales qui conduisent à congeler les spermatozoïdes
provenant du tractus génital sont de mieux en mieux connues. Il
est bien sûr nécessaire d'appliquer toutes les recommandations
de base concernant l'exploration de la santé de l'homme.
Congélation des embryons humains
Contexte
Les embryons de mammifères sont congelés
et stockés avec succès depuis 1972, date à laquelle
des souris vivantes ont été obtenues après transfert
de morula décongelées. Chez l'humain, la première
naissance obtenue à partir d'un embryon congelé a été
obtenue en 1984 en Australie et cette technique, dérivée
de celle appliquée chez les rongeurs et les animaux de ferme, est
devenue indispensable à la fécondation in vitro pour éviter
le risque de grossesse multiple dû au transfert d'un nombre excessif
d'embryons, et pour éviter le gaspillage d'embryons surnuméraires
obtenus à partir des cohortes ovocytaires importantes dues à
la stimulation ovarienne. A l'heure actuelle la congélation des
embryons est une technique très répandue qui permet d'augmenter
les chances cumulatives de grossesse des cycles de recueil ovocytaire.
Indications médicales
Conserver les embryons surnuméraires obtenus
à l'occasion d'une fécondation in vitro classique ou d'un
ICSI après qu'ai eu lieu le transfert d'un nombre limité
d'embryons. Faciliter le don d'ovocyte ou d'embryon, avec comme buts de
supprimer la synchronisation entre donneuses et receveuses et de maintenir
les embryons en quarantaine en attendant le dépistage HIV des donneuses
après un intervalle de temps suffisant après le don. Conserver
tous les embryons obtenus lors d'un cycle de fécondation in vitro
s'il y a un risque d'hyperstimulation sévère ou si un traitement
stérilisant doit être fait chez une femme mariée qui
désire avoir des enfants ultérieurement.
Technique habituelle
Les embryons humains peuvent être conservés
avec succès avec des protocoles qui utilisent le propanediol 1,2
(PROH), le dimethylsulfoxide (DMSO) ou le glycérol. Chacun de ces
cryoprotecteurs a une efficacité maximale en fonction du stade de
développement de l'embryon : PROH ou DMSO pour les zygotes ou les
embryons segmentés, glycérol pour les bastocystes.
L'efficacité de la cristallisation est
d'une importance capitale. Elle peut être altérée dans
les appareils à congélation qui provoquent une cristallisation
de façon automatique, ce qui conduit à l'échec de
l'ensemble du programme de congélation.
La congélation lente est la technique la
plus répandue bien que les embryons humains puissent survivre après
une congélation ultrarapide. Cette méthode n'est encore que
peu employée dans le monde.
Aucune conclusion définitive ne peut être
faite pour ce qui concerne le meilleur stade du développement embryonnaire
pour faire intervenir la congélation. Bien que des embryons de moindre
qualité puissent être congelés avec succès,
les meilleurs taux de survie sont obtenus avec des embryons de morphologie
normale.
Le cycle de transfert doit avoir lieu selon le
protocole le plus adapté à la patiente : cycle spontané
pour les patientes qui ont une ovulation normale, stimulation par hMG-hCG
ou substitution hormonale, avec ou sans analogue de la GnRH en cas d'anomalies
du cycle. La synchronisation embryon-endomètre est nécessaire
pour avoir les meilleurs résultats possibles.
Résultats et risques
La congélation des embryons aboutit à
65% des embryons qui conservent au moins la moitié de leurs blastomères
intacts après décongélation et 15 à 20% de
grossesses cliniques après transfert d'une moyenne de 2,5 embryons
par patiente. Un cycle de fécondation in vitro ayant bénéficié
d'une congélation embryonnaire a des chances augmentées de
8 à 10% en moyenne d'aboutir à la naissance d'un enfant vivant.
Le devenir des grossesses issues d'embryons congelés ne parait pas
être différent de celui des grossesses issues d'embryons frais.
Jusqu'ici aucune différence entre les 2 groupes n'est apparue du
point de vue de la fréquence des malformations congénitales.
Un rapport récent a analysé les
effets à long terme de la congélation des embryons chez la
souris. Bien que rassurant du fait de la confirmation que la congélation
des embryons n'induit pas d'anomalie majeure, ce travail a mis en évidence
des effets retardés apparaissant lors de la sénescence, tels
qu'une augmentation du poids des mâles. Mais les résultats
sont assez déconcertants car la différence par rapport aux
témoins est modérée et dépend du génotype,
du sexe et de l'âge. Un tel suivi à long terme est impossible
à réaliser chez l'humain. Il est nécessaire de faire
plus d'observations chez l'animal.
Il n'en demeure pas moins que ces résultats
illustrent l'importance d'une analyse attentive du devenir des grossesses
et des enfants qui naissent après la mise en oeuvre de ce type de
technique.
Recommandations
1 - Information sur la congélation des
embryons : les patients doivent recevoir une information complète
et objective avant que le cycle de traitement ait lieu. Cette information
doit porter sur la technique, les résultats, les risques, la loi
et en particulier ce qu'il convient de faire de leurs embryons lors de
diverses situations. Ils doivent signer un formulaire de consentement acceptant
la congélation des embryons ainsi que la conservation.
2 - Les embryons peuvent être congelés
à n'importe quel stade, du zygote au blastocyste, mais les embryons
qui ne sont pas considérés de qualité suffisante pour
être transférés frais ne doivent pas être congelés.
3 - La méthode de congélation lente
a conduit jusqu'ici à la grande majorité des grossesses et
des naissances, avec le DMSO ou plus souvent le PROH - sucrose comme cryoprotecteurs
pour les stades embryonnaires précoces et le glycérol pour
les blastocystes. Une cristallisation correcte est indispensable
4 - Les paillettes ou les ampoules utilisées
pour congeler les embryons doivent être soigneusement étiquetées
en permanence de façon à pouvoir correctement les identifier.
5 - Quand du sérum est ajouté au
milieu de congélation ou décongélation, il est nécessaire
d'éviter soigneusement le risque de transmission virale, ou d'utiliser
un substitut.
6 - Après décongélation,
seuls les embryons qui comportent au moins la moitié du nombre initial
de blastomères au sein d'une zone pellucide intacte ont une chance
de viabilité suffisante et doivent être transférés.
Quand ces critères ne sont pas atteints, le taux de succès
est fortement réduit.
7 - La durée de la conservation peut atteindre
au moins 5 ans sans qu'il y ait atteinte de la viabilité embryonnaire,
comme cela a été signalé par des études rétrospectives.
8 - Le laboratoire doit prendre soin de séparer
les réservoirs d'azote liquide qui contiennent des embryons contaminés
par un virus, des autres embryons sains, de façon à éviter
leur contamination. Ceci doit aussi s'appliquer à la conservation
des gmètes congelés.
Congélation des ovocytes
Introduction
La première naissance qui a suivi une congélation
d'ovocytes humains a été rapportée en 1986 mais depuis
il n'y a eu que peu de naissances signalées. Le but de la congélation
des ovocytes est de ne les décongeler et féconder par fécondation
in vitro ou ICSI que lorsque la femme le désire.
Un grand nombre d'oeufs immatures peut être
récupéré sur des ovaires non stimulés. Des
oeufs matures peuvent être récupérés après
stimulation ovarienne. Les oeufs immatures, des morceaux de tissus ovariens
ou les oeufs matures peuvent être congelés.
Indications et avantages
- Conservation de la fertilité si la fonction
ovarienne risque de disparaître à la suite du traitement d'une
maladie à risque mortel chez une femme jeune (voire un enfant) qui
n'a pas de partenaire masculin. C'est par exemple le cas des traitements
cytotoxiques, de la radiothérapie ou de l'ablation chirurgicale
des ovaires pour cancer.
- Si le traitement est urgent, les oeufs peuvent
être récupérés sur des ovaires non stimulés.
- faciliter le don d'ovocyte. L'ovocyte peut rester
en quarantaine en attendant le contrôle HIV de la donneuse après
un intervalle de temps suffisant après le don. De même, il
est possible de résoudre les difficultés de synchronisation
entre le cycle de la donneuse et celui de la receveuse.
- pour certains couples, la simplicité
relative de la congélation d'ovocytes du point de vue éthique
(et légal) la rend préférable à la congélation
des embryons après FIV ou à l'élimination des oeufs
en excès lors d'un GIFT. La plupart des gens ont moins de problèmes
à envisager l'élimination ou le don d'ovocytes qu'avec des
embryons qui s'avéreraient en nombre excessif par rapport aux besoins
du couple.
Problèmes et réserves
Il demeure d'importants problèmes techniques
avec l'utilisation de la congélation ovocytaire en reproduction
assistée. avec les techniques actuelles, il apparaît que des
oeufs matures congelés puis décongelés et fécondés
par FIV ou ICSI ont moitié moins de chances d'aboutir à une
grossesse que si ils sont fécondés d'emblée et congelés
au stade d'embryon. Il y a encore des inquiétudes liées au
fait que des ovocytes matures (métaphase II) sont à un stade
délicat de leur développement et que leurs chromosomes peuvent
être atteints par la congélation. d'un autre côté,
les oeufs immatures qui sont à la fois plus nombreux et plus robustes
ne peuvent en général pas maturer jusqu'au stade de métaphase
II après leur décongélation.
Recommandations
La congélation des ovocytes n'est recommandée
que pour les jeunes femmes non mariées qui sont à risque
de perdre leur fonction ovarienne.
La congélation des ovocytes n'est pas assez
fiable pour qu'on puisse la recommander pour conserver les ovocytes recueillis
en excès à l'occasion d'une FIV ou d'un GIFT classiques.
Stratégie du transfert embryonnaire
et risques de grossesses multiples lors de FIV
Un des problèmes qui demeurent avec la
fécondation in vitro est le risque de grossesses triples à
la suite du transfert de 3 embryons ou plus. La décision de transférer
au moins 3 embryons est prise sur les éléments suivants :
1 - le fait que le taux de grossesse est corrélé
au nombre d'embryons transférés.
2 - le risque de grossesse triple est moindre
quand la femme a plus de 35 ans.
3 - la nécessité éthique
de ne pas gaspiller des embryons en apparence de bonne qualité.
4 - le désir intense de la patiente de
devenir enceinte et d'accepter en connaissance de cause la responsabilité
du risque de grossesse triple.
Les statistiques médicales démontrent
clairement que les grossesses triples comportent des risques médicaux
et psychologiques considérables. Le coût de la réanimation
néonatale des enfants issus de grossesse triple, de leur élevage
et des conséquences sur le mode de vie dépasse probablement
le coût du remboursement d'une tentative supplémentaire de
FIV par l'assurance maladie.
Une solution logique à ce problème
est de ne transférer qu'un maximum de 2 embryons bien choisis. Ce
choix doit théoriquement n'être fait que quand le génome
embryonnaire est activé (après le stade 8 cellules) et peut
contribuer au développement de l'embryon in vitro. Plusieurs études
ont maintenant démontré que les blastocystes tardifs ont
un taux d'implantation d'environ 30%. Le transfert de 2 blastocystes expansés
donne un taux de grossesse de plus de 40%. En tenant compte de tous les
embryons transférés, le taux de grossesse après un
transfert réalisé à J5 est identique ou supérieur
à celui obtenu après un transfert réalisé à
J2 ou J3. Deux séries importantes (non publiées) incluant
environ 600 transferts réalisés à J5, des blastocystes
précoces ou tardifs ont pu être transférés dans
72% des cas. Pour obtenir ces résultats, les conditions de culture
n'ont pas nécessité de coculture avec une couche cellulaire
nourricière, mais ont été améliorées
par un protocole bien codifié de vérification quotidienne
de l'incubateur à CO2 à l'aide d'un capnographe et grâce
à l'introduction sur le système de contrôle du CO2
d'un système qui restaure rapidement l'équilibre du CO2 après
ouverture de la porte alors que cela nécessite habituellement environ
20 minutes.
A J5 les embryons peuvent être sélectionnés
alors que le génome embryonnaire a manifesté sa fonctionnalité.
Cette stratégie permet d'éviter le risque de grossesse triple
et d'obtenir un taux de grossesse d'environ 70% chez les patientes chez
qui la fécondation a pu être obtenue. Les autres dont les
embryons sont moins développés peuvent recevoir des morulas
ou des embryons à des stades non compactés. Il n'y a eu que
2 grossesses chez 190 patientes chez qui des embryons à des stades
non compactés ont été transférés à
J5. En culture, les blastocystes et les embryons aux stades non compactés
se développent côte à côte, dans la même
goutte de milieu de culture, ce qui démontre que les différences
morphologiques résultent bien de différences des embryons
eux-mêmes.
D'après ces résultats, à
l'avenir, environ 15% des patientes chez qui une fécondation aura
été obtenue ne pourront avoir un transfert embryonnaire à
J5, évitant ainsi le stress de l'attente de la grossesse. Ces considérations
devraient conduire à l'adoption généralisée
de conditions de culture optimisées et à une nouvelle prise
en considération des limitations à la formation in vitro
de plus d'embryons humains qu'il n'en est nécessaire pour leur transfert.
Le diagnostic génétique préimplantatoire
des anomalies chromosomiques et monogénétiques
Contexte
Pour un nombre sans cesse croissant de maladies
congénitales pour lesquelles la base moléculaire est connue
il est possible de proposer aux couples à risque d'avoir des enfants
atteints d'avoir recours au diagnostic prénatal par amniocentèse
ou biopsie d'une villosité choriale, respectivement au cours du
second ou du premier trimestre de la grossesse. En attendant que des techniques
sûres et efficaces de thérapie génique, ou d'autres
moyens thérapeutiques, puissent être disponibles, le couple
est confronté à la décision d'interrompre ou non la
grossesse lorsque le diagnostic est celui d'un enfant atteint. Ces 8 dernières
années, des méthodes se sont développées pour
biopsier des embryons humains au stade segmenté après fécondation
in vitro afin d'analyser les chromosomes et les anomalies géniques
sur une cellule isolée. Le diagnostic génétique préimplantatoire
très précoce (DPI) permet de ne transférer que les
seuls embryons non atteints. Les grossesses en résultant devraient
donc être normales.
Pour la détection des anomalies chromosomiques,
la fluorescence in situ (FISH) permet une analyse cytogénétique
rapide et sensible. Pour la détection de mutations, l'amplification
de l'ADN grâce à la polymerase chain reaction (PCR - habituellement
2 passages sont nécessaires) permet d'avoir suffisamment d'ADN pour
dépister les mutations.
Indications médicales
Les couples connus, du fait de leur histoire familiale,
pour être à risque d'avoir des enfants avec maladie congénitale
1 - Maladies monogéniques
a) Maladie récessive liée à
l'X : ce groupe de maladies est causé par des anomalies de gênes
situés sur le chromosome X. Elles sont héritées de
la mère, porteuses saines mais transmettrices et n'affectent que
les garçons homozygotes. L'identification du sexe de l'embryon et
le transfert d'embryons femelles est possible soit par amplification des
séquences chromosomiques de l'X ou de l'Y, soit par FISH avec des
sondes spécifiques de l'X ou de l'Y, de préférence
en association avec au moins une sonde autosomique. La FISH est actuellement
la méthode de choix car elle permet aussi l'identification des aneuploïdies.
b) Diagnostic spécifique des maladies monogéniques
: la mutation spécifique du gêne concerné doit être
connue chez un ou les deux conjoints. Dans le cas contraire, une analyse
génétique préliminaire ou couplée est nécessaire.
A ce jour, le DPI a été utilisé cliniquement, et des
grossesses normales obtenues dans le cas de mucoviscidose (F508), syndrome
de Lesch-Nyan (mutation privée), maladie de Tay-Sachs (mutation
d'insertion commune) et de dystrophie musculaire de Duchenne (délétion
d'exon). Des techniques sont en cours de développement pour plusieurs
autres affections incluant des mutations mineures de mucoviscidose, thalassémie,
syndrome de l'X fragile et maladie de Huntington. A terme, n'importe quelle
anomalie de gêne exprimée au niveau de l'ADN ou associée
à un marqueur proche pourrait être diagnostiquée.
2 - Anomalies chromosomiques
a) L'âge maternel : L'âge maternel
augmente le risque d'aneuploïdie. Des techniques de FISH multicolores
sont utilisées pour détecter les trisomies les plus fréquentes
soit au niveau des globules polaires soit au niveau de cellules isolées.
L'expérience clinique est trop préliminaire pour savoir s'il
y a un intérêt ou non.
b) Porteurs de translocations et de mosaïques
gonadiques : des sondes multiples et des techniques d'hybridation comparative
du génome sont en cours de mise au point pour ces couples qui ont
un risque élevé de grossesse aneuploïde.
Résultats
En Février 1995, 12 centres avaient essayé
le DPI au cours de au moins un cycle. Les résultats rapportés
par le Groupe d'Experts de l'ESHRE (en excluant les biopsies de globule
polaire et la recherche de trisomies pour raison d'âge maternel)
sont comme suit :
|
Identification du sexe
dans les maladies liées à l'X
|
Diagnostic
des maladies monogétiques
|
Total
|
Nb de patientes |
75
|
48
|
123
|
Nb de cycles |
113
|
70
|
183
|
Nb de transferts d'embryons |
95
|
64
|
159
|
Nb de grossesses |
24
|
19
|
43
|
Nb d'accouchements |
15
|
11
|
26
|
Nb d'enfants nés |
21
|
11
|
32
|
Taux de grossesse par patiente : 35%
Taux de grossesse par cycle : 23,5%
Taux de grossessse par transfert d'embryon : 27%
Erreurs de diagnostic
Jusqu'ici 3 erreurs de diagnostic ont été
relevées.
1) Une erreur de sexe après amplification
de séquences de l'Y.
2) Deux erreurs chez des couples à risque d'avoir des enfants atteints
de mucoviscidose.
La cause de la première erreur a été
l'échec de l'amplification réalisée sur une cellule
isolée. La ou les causes des erreurs de diagnostic lors de mucoviscidose
n'ont pas été établies. Il est possible qu'il y ait
des facteurs favorisants tels qu'une contamination par le sperme, élimination
allélique ou mosaïque chromosomique. C'est pourquoi l'ICSI
est peut être préférable en cas de DPI. L'élimination
allélique peut être minimisée en utilisant de hautes
températures dénaturantes lors du premier passage de PCR
et il faut rechercher les composés hétérozygotes chez
les porteurs isolés, à moins que les recherches réalisées
sur la famille montrent que le degré de précision est suffisant.
Au total, il est préférable d'analyser de façon indépendante
deux cellules provenant de chaque embryon.
Recommandations
Les centres qui pratiquent le DPI doivent avoir
des taux de grossesses acceptables aussi bien en FIV qu'en ICSI et doivent
avoir un contact étroit avec la génétique clinique.
Le nombre de couples à risque génétique est faible
par rapport au nombre de couples infertiles, si bien qu'un petit nombre
de centres ayant en leur sein des spécialistes reconnus est probablement
le meilleur système.
Il est nécessaire d'avertir les couples
du faible taux de grossesse (30% par transfert d'embryon) et du risque
d'erreur de diagnostic. Il est préférable de confirmer les
résultats par un diagnostic prénatal à la fois pour
rassurer le couple lui-même mais aussi pour vérifier la précision
du diagnostic comme cela a été montré nécessaire
lors de cas récents.
DON DE GAMETES
Insémination artificielle avec sperme
de donneur (IAD)
L'utilisation de sperme provenant d'un donneur
anonyme, congelé puis conservé dans une banque de sperme
permet de résoudre certain cas de stérilité considérés
jusqu'ici comme insolubles.
a) Indications
La majorité des cycles d'IAD est réalisée
à cause d'importantes anomalies du sperme qui ne peuvent pas être
traitées par d'autres méthodes (par exemple l'absence complète
de spermatozoïdes ou azoospermie). L'IAD est indiquée aussi
lorsque le mari a une affection génétique héréditaire
ou une maladie infectieuse ou encore lorsque le couple a un problème
de compatibilité Rhésus.
L'usage de l'IAD chez des femmes n'ayant pas de
conjoint ou chez les couples de lesbiennes est une indication limite qu'il
faut examiner attentivement.
b) Avantages
Les avantages de l'IAD sont à la fois ses
résultats avec une moyenne de 50% de grossesses en six tentatives,
la disponibilité du sperme qui permet de réaliser l'insémination
au cours de jours successifs et le faible risque de transmission de certaines
maladies infectieuses.
De plus, l'IAD a l'avantage par rapport à
l'adoption que la mère peut porter la grossesse, ce qui permet aux
deux conjoints de partager l'expérience de la grossesse.
c) Inconvénients
Les principaux inconvénients sont liés
à l'introduction de gamètes d'un tiers dans l'intimité
du couple avec les implications psychologiques que cela implique.
La possibilité de transmission de maladie
du donneur à l'enfant à naître et le risque théorique
de consanguinité sont les autres problèmes
d) Evaluation éthique
Nous croyons que l'insémination avec du
sperme de donneur est éthiquement acceptable si:
• il y a une indication médicale,
• un bilan psychologique est fait avant d'y procéder,
• les conditions normales d'anonymat et de dépistage du donneur
sont remplies,
• les paillettes de sperme congelé sont restées le temps
nécessaire en conservation pour que le dépistage des maladies
infectieuses classiques telles que HIV, hépatite B et C et syphilis
ait pu être réalisé.
Il est recommandé de conserver des échantillons
de sperme et de sérum en vue de possibles analyses ultérieures,
au cas où de nouvelles pathologies apparaitraient. Ceci s'applique
aussi au don d'ovocytes.
Don d'ovocyte
Contexte
Le don d'ovocyte a été introduit
en 1984 pour traiter le problème de l'insuffisance ovarienne et
fait depuis partie intégrante des moyens de prise en charge de la
stérilité féminine et pour obtenir une grossesse chez
des femmes plus âgées et post-ménopausiques.
Les patientes des dons d'ovocytes peuvent être
classées en 2 catégories:
1 - femmes avec fonction ovarienne
2 - femmes sans fonction ovarienne
Indications
1 - Insuffisance ovarienne primaire par agénésie
ou dysgénésie gonadique
2 - Déficience ovarienne prématurée, aménorrhée
hypergonadotrophinique avant l'âge de 35 ans ou iatrogène
du fait
d'une chirurgie ovarienne ou d'une castration radio ou chimiothérapique
3 - Syndrome des ovaires résistants
4 - Femmes en fin de période de reproduction, faibles répondeuses
5 - Porteuses d'anomalies autosomiques récessives
6 - Femmes ménopausées
Sélection des donneuses
La sélection d'une donneuse d'ovocyte est
très importante pour les futurs parents et l'enfant à naître.
Les donneuses doivent être :
1 - dans leur période fertile entre 18
et 35 ans et, de préférence, ayant déjà eu
un enfant.
2 - en bonne santé, confirmée par un examen clinique et psychologique.
3 - dépistées pour tout risque de transmission d'une maladie
héréditaire ou d'une maladie sexuellement transmissible.
Toutes les donneuses doivent avoir un dépistage
HIV.
Enquête génétique
L'enquête génétique des donneuses
est importante et doit être organisée par les centres et les
pays qui pratiquent le don d'ovocyte.
Des ovocytes peuvent être obtenus en vue
du don, le plus souvent à l'occasion d'un prélèvement
chirurgical, dans les circonstances suivantes :
1 - femmes faisant elles-mêmes une FIV ou
un autre type de Procréation Médicalement Assistée
2 - à l'occasion d'une intervention de stérilisation
3 - lors d'une coelioscopie bilan de stérilité
4 - lors d'une intervention chirurgicale ayant un but thérapeutique
chez une femme ayant l'âge de la reproduction
Le don d'ovocytes par des femmes qui ne font pas
de tentative de FIV pour elles-mêmes implique les risques suivants,
qui doivent être pris en compte :
1 - Syndrome d'hyperstimulation ovarienne
2 - Les risques inhérents au recueil ovocytaire (anesthésie,
infection, traumatisme,...).
Méthode de recueil
1 - Recueil ovocytaire à l'occasion d'une
tentative de FIV
2 - Lors d'une intervention chirurgicale à but thérapeutique
lorsque celle-ci est réalisée pendant la phase préovulatoire
chez une patiente qui accepte d'avoir une stimulation ovarienne avant l'intervention.
Sélection et dépistage des receveuses
Les seules contre indications au don d'ovocyte
sont les causes médicales ou psychologiques qui contre indiqueraient
la grossesse chez la receveuse. Un bilan de base est indispensable avant
que le couple puisse avoir recours au don d'ovocyte.
Les explorations suivantes doivent être
réalisées :
1 - l'examen clinique du conjoint
2 - hystérosalpingographie pour examen de la cavité utérine,
et pour contrôler la perméabilité des trompes en vue
de GIFT
3 - bilan cardio-vasculaire, particulièrement chez les patientes
ayant une dysgénésie ovarienne et chez les plus âgées
4 - examen du sperme du conjoint
5 - examen psychosocial du couple
6 - sérologies pour rubéole, VDRL, HIV, hépatites,
CMV et recherche de gonorrhée, chlamydia, micoplasme et trichomonas
Age de la receveuse
Il a été démontré
que le don d'ovocyte peut être réalisé chez des femmes
ménopausées. L'endomètre de femmes ménopausées
a la capacité de répondre aux hormones sexuelles et d'être
réceptif à une implantation embryonnaire. Les grossesses
qui surviennent après l'âge habituel de la reproduction posent
des problèmes médicaux, psychologiques, familiaux et sociaux.
Dans plusieurs pays il est recommandé de limiter l'âge des
receveuses à celui de la reproduction naturelle.
Préparation des donneuses
Les premiers cycles de transfert embryonnaire
après don d'ovocyte impliquaient de faire une synchronisation entre
le cycle de la receveuse et celui de la donneuse. A l'heure actuelle, la
synchronisation n'est plus nécessaire. Divers protocoles d'administration
d'oestrogène et de progestatifs peuvent être appliqués
pour préparer l'endomètre de la receveuse à l'implantation.
Des hormones sont nécessaires pour le maintien
de la grossesse. Divers protocoles d'administration d'oestrogènes
et de progestérone peuvent être administrés en début
de grossesse jusqu'à ce que le placenta prenne en charge le rôle
du maintien de la gestation.
Résultats
Les taux de grossesses cliniques varient d'un
centre à un autre. Les résultats publiés donnent des
taux allant de 25% à 60%. Le taux de naissance vivante par embryon
transféré est de 18% en FIV. Des résultats supérieurs
ont été obtenus chez des femmes ménopausées
après don d'ovocyte.
Paiement des donneuses
Il ne doit pas y avoir de paiement des donneuses.
Cependant cela n'exclut pas de pouvoir les rembourser de leurs dépenses,
pour le temps et le risque pris pour leur don.
Aspects légaux du don d'ovocyte
La donneuse et la receveuse doivent signer un
formulaire de consentement. D'après la loi et les règlements,
là où ils existent, la femme qui accouche est reconnue comme
étant la mère légale de l'enfant.
Anonymat
Les donneuses peuvent être anonymes, ou
connues du couple. La plupart des comités d'éthique dans
différents pays recommandent que l'anonymat de la donneuse soit
respecté.
Article original sur www.mnet.fr
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